3 juillet 2025

Des photographes du Texas de l’Est récompensés et plongée dans une usine automobile chinoise futuriste

Concours photo de la Texas Bank and Trust : une vitrine du talent régional

Dimanche dernier, 43 œuvres photographiques ont été récompensées lors du concours annuel de photographie organisé par la Texas Bank and Trust, marquant également le lancement officiel d’une exposition de deux semaines dans le hall principal de la banque à Longview, au 300 E. Whaley Street. L’édition de cette année a rassemblé 134 photographes issus de 68 communautés, avec un total impressionnant de 620 clichés illustrant la vie au Texas.

Les prix en argent ont été attribués dans quatre catégories principales : Art plastique, Intérêt humain, Paysages/Nature et Esprit du Texas. Outre ces distinctions, plusieurs prix spéciaux ont été décernés, notamment le Prix du Président, le Prix de la Carte de Noël, le Prix du Club OMNI, ainsi que le prestigieux Prix Best of Show.

Parmi les lauréats figurent Linda Davidson (1re place en Art plastique), Rhonda Cook (1re en Intérêt humain), Alex Woodcock (1er en Paysages/Nature), et Becky Koesel (1re en Esprit du Texas et lauréate du Best of Show pour son œuvre “Before the Draw”). Les clichés primés figureront dans le calendrier de collection 2026 de la Texas Bank and Trust.

Le jury de cette édition était composé de Ken Kirk, photographe expérimenté ayant débuté sa carrière avec des films 35 mm avant de passer au numérique. Son portfolio couvre un large éventail de domaines, allant du portrait au paysage, en passant par la photographie commerciale et de voyage.

Un prix du public sera également attribué à l’issue de l’exposition. Les visiteurs pourront voter pendant toute la durée de l’événement.

L’œil d’un photographe dans une usine chinoise automatisée : entre beauté et vide humain

Parallèlement à cette célébration artistique régionale, le photographe canadien Edward Burtynsky offre un regard saisissant sur le futur de l’industrie mondiale à travers une série d’images réalisées dans une usine de voitures électriques près de Shanghai, appartenant au constructeur chinois BYD. À l’opposé de ses clichés emblématiques des années 2000 montrant des milliers d’ouvriers en uniforme dans les usines chinoises, Burtynsky dévoile cette fois une réalité presque dystopique : un site entièrement automatisé, quasi dépourvu de présence humaine.

« C’est une usine construite par des humains, mais dirigée par des robots », a-t-il déclaré lors d’un entretien en visioconférence. Il y voit une illustration anticipée de notre avenir industriel.

BYD s’impose aujourd’hui comme un leader de cette révolution technologique. En 2024, le groupe a livré 4,27 millions de véhicules, dépassant les revenus annuels de son concurrent américain Tesla pour la première fois. Si Tesla a légèrement conservé l’avantage sur les véhicules 100 % électriques (1,79 million contre 1,76 pour BYD), le constructeur chinois a également écoulé environ 2,5 millions de modèles hybrides, renforçant ainsi sa position dominante.

Ce succès repose en partie sur une stratégie tarifaire agressive. Le modèle d’entrée de gamme de BYD, la Seagull, est proposé en Chine à partir de 10 000 dollars, bien loin des 32 000 dollars nécessaires pour acquérir une Tesla Model 3.

L’automatisation massive est au cœur de cet avantage compétitif. En 2023, Burtynsky a bénéficié d’un accès exceptionnel à l’usine BYD de Changzhou, à deux heures de route de Shanghai. Ce privilège lui a été accordé grâce à l’intervention personnelle de l’architecte britannique Sir Norman Foster, qui recherchait une image de couverture pour un numéro spécial du magazine Domus consacré au futur de plusieurs secteurs industriels.

Le photographe confie que la visite était strictement encadrée. Toutefois, il pense être le premier photographe indépendant à avoir pu immortaliser l’intérieur d’un site de production BYD.

Selon lui, les rares employés présents ne sont là que pour surveiller les machines et assurer le bon fonctionnement des systèmes. Il évoque des « usines noires », capables de fonctionner dans l’obscurité, sans personnel. « Évidemment, les entreprises préfèrent cela. Pas de syndicats, pas d’arrêts maladie. Tant que les machines sont alimentées, elles peuvent tourner 24 heures sur 24. »

Cette vision industrielle, où la technologie remplace progressivement l’humain, pose des questions majeures sur l’avenir du travail et du rôle de l’homme dans la chaîne de production.